LZD | Du 28 juillet au 6 août 2015, Jean-Paul Delore était en résidence au Hillbrow Theatre pour sa nouvelle création: Macbeth Quand Même.
1016
post-template-default,single,single-post,postid-1016,single-format-standard,ajax_updown_fade,page_not_loaded

Macbeth Quand Même: la résidence au Hillbrow Theatre

Macbeth Quand Même: la résidence au Hillbrow Theatre

Publié par LZD | Lézard Dramatique dans Non classé

Du 28 juillet au 6 août 2015, Jean-Paul Delore était en résidence au Hillbrow Theatre pour sa nouvelle création: Macbeth Quand Même.

« Après Peut être (2008) puis Sans Doute (2013), Macbeth quand même vient compléter une trilogie de l’incertitude et de l’irrésolution nées de la confusion volontaire entre mondes extérieurs, notre vie avec les autres, et mondes intérieurs, désirs et terreurs intimes. Macbeth quand même est une comédie où ce désordre est ironique et s’incarne dans cinq personnages : Gérard, Lindiwe, Jeff, Nick et Toni, cinq acteurs étrangers contraints de jouer la tragédie de Shakespeare en français, pour échapper à l’anonymat et à l’expulsion.
L’Identité est un masque, l’Autre un mensonge et, quand même, nous devons vivre à plusieurs.
Je veux écrire ce chassé-croisé tragi-comique, brumeux mais avec de belles éclaircies, comme une farce délirante sous double influence : la clownerie réelle des cinq acteurs de Johannesburg (et la réécriture incorrecte et moqueuse que je fais de leurs vies agitées) et ma fascination quasi enfantine pour le drame Shakespearien universel ; façon de poursuivre le questionnement tout aussi naïf de Carmelo Bene, le tragédien génial burlesque : si l’acteur fait le personnage, qui fait l’acteur ?

C’est pourquoi ils sont là tous les cinq, comme premier argument d’écriture.
Ils sont sud-africains et vivent tous à Johannesburg. Ville de mineurs, de pionniers, d’émigrants, port sans mer, absence de fleuve; vous savez, ce genre d’endroit où même à l’arrêt les nomades marchent encore. Et c’est peut-être cette mobilité-là, mentale et ouvrière, qui fait un acteur…C’est peut-être aussi ce que je cherche, quand j’écris puis mets en scène… Bref, il y a chez eux cinq une part cachée d’obscurité joyeuse que je dois absorber, que je n’ai pas envie d’éclaircir. Durs d’accès et enveloppants, ils sont mystérieux et familiers, rudes et rassurants comme le sont les pôles indéfinis de la sensualité. Oui c’est ça, Macbeth quand même parlera de l’identité et du mensonge (cousins proches?) avec sensualité. Possibilité d’apaisement…

Mais alors, comment et pourquoi écrire en français pour ces cinq acteurs anglophones? D’abord, sont-ils vraiment anglophones puisque qu’il y a onze langues officielles en Afrique du Sud sans compter la quarantaine d’autres? Voici donc des individus passant et pensant la phrase d’une langue à l’autre… mobilité encore…

Mais il y a peut-être autre chose; pour un acteur jouer dans une langue non maternelle c’est mettre à nu sur scène ce par quoi, enfants, le langage nous arrive à tous : l’instinct, la nécessité, le désir; comme vous découvrez une langue vous êtes à « dé-couverts » en quelque sorte. Or c’est ce qui anime les personnages du vrai Macbeth et aux cinq acteurs malgré eux de Macbeth quand même…

Ils touchent à l’endroit où naissent les choses ». jpdelore – 2015

Article sur le site de l’IFAS:  IFAS: Macbeth Quand Même au Hillbrow Theatre

 

17 Août 2015 aucun commentaire

Sorry, the comment form is closed at this time.